DE L'AN 0 A 1000

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En 56 avant JC une bataille navale vit s'affronter la flotte romaine à une flotte gaulois (environ 220 bateaux). Ces bateaux étaient dirigés par la tribu des Gaulois Vénètes qui donnèrent le nom à la ville de Vannes en Bretagne. La bataille tourna au désavantage des Gaulois. Ces bateaux étaient totalement différents à ceux que les Romains et peuples de Méditerranée utilisaient. Ces navires avaient la proue et la poupe très relevées, leur fond était très plat. La carcasse faite de chêne de forte section était robuste et résistait aux éperons des galères romaines. Les voiles étaient constituées de peaux de cuir souple. Ces bateaux ressemblaient beaucoup aux navires qui viendront du Nord transportant les Normands à travers les mers du monde connues et inconnues. Lorsque Jules César envahit l'Angleterre en 55 avant JC, il se trouva face à une flotte identique.

Les bateaux Viking étaient des bateaux construits avec la technique dite "à clins", c'est à dire que les planches qui constituent le flanc du bateau se chevauchent les unes les autres et clouées ou rivetées, un peu comme les tuiles d'un toit, contrairement à la technique des planches mises bord à bord appelée aussi à franc-bord ou à carvelle.
Ci-contre le bateau dit de Gokstad, retrouvé dans un tumulus ce navire servait de sépulture à un roi Viking. (musée de Bygdoy près d'Oslo).
Ces bateaux nordiques suivant leur utilisation étaient appelés drakkars lorsqu'ils étaient destinés à la guerre ou knorrs pour le commerce. Les drakkars étaient plus effilés pour être plus rapides, leurs flancs étaient percés de trous laissant passer des rames pour la propulsion lorsqu'il n'y avait pas de vent ou s'il était contraire donnant une supériorité sur ceux qui étaient purement mus à la voile. Les knorrs avaient une largeur plus grande, des rames qu'à l'avant ou l'arrière, plus haut. Il fallait laissait le maximum de place pour la cargaison commerciale car les Vikings étaient aussi de grands commerçants.

DRAKKAR

MÂT

GOUVERNE
Détail du gouvernail


Dispositif d'emplanture du mat

La voile était rectangulaire et la vergue supportée par un mât fait d'un seul grand tronc de pin rectiligne. Celui-ci était emplanturé dans un trou de la quille. Ce mât pouvait être déposé afin de faciliter l'échouage sur la plage car ces bateaux avaient un tirant d'eau très faible, maximum 1 mètre. Le mât déposé ainsi que la vergue pouvaient être posés sur 2 ou 3 pièces de bois en "T" (on en aperçoit un sur la photo ci-dessus). La gouverne était un fort aviron sur le côté tribord arrière du navire et fixée par un pivot et une lanière de cuir.
C'est avec ce type de bateau que les vikings essaimeront un peu partout, en Méditerranée ainsi que dans le nouveau monde. Leur forme de carène et ce faible tirant d'eau leur permettaient de remonter les rivières et même parfois pour passer d'un cours d'eau à un autre ils transportaient leurs navires par voie terrestre. Un abri fait d'une tente ou en dur, pouvait parfois être gréé sur le pont.

Une idée reçue : on représente souvent les drakkars partant au combat avec de chaque côté une rangée de boucliers ronds, cela ne se peut car les rameurs auraient été gênés par ces derniers. Les boucliers mis de chaque côté ne devait être que lors des cérémonies ou lors des fêtes.

De l'autre côté du globe les Chinois mettaient au point un type d'embarcation très efficace qui reste encore de nos jours très répandu dans le sud est asiatique ; la jonque. Navire très caractéristique avec ses voiles lattées, technique reprise plus tard sur nos voiliers modernes. Ces bateaux n'ont ni quille, ni étambot, ni étrave, le fond est plat. La coque est constituée de plusieurs compartiments différents et étanches aussi bien dans la longueur que la largeur, ce qui fait que lorsqu'un compartiment est percé, les autres compartiments assurent la flottabilité du navire. Cette technique ne commença a être utilisée en occident qu'au XIXème siècle. Leurs bateaux restèrent longtemps largement supérieurs à tout ce que les pays occidentaux pouvaient construire.

JONQUE

En Méditerranée l'avènement de la religion Musulmane et son expansion dans tout le bassin fait se répandre un nouveau type de voile, une voile triangulaire appelée voile latine. Ce type de voilure fut ensuite adoptée par les Égyptiens pour leurs felouques, encore usitée de nos jours.

JONQUE

En Amérique du Nord dans ce qui est maintenant le nord du Québec, la région se nomme le Nunavik. Ses Autochtones, les Inuits, descendent des peuples Thuléens qui ont éliminé la civilisation Dorsétienne vers l'an 1000 de notre ère. Ces peuples utilisaient le Kayak et l'Oumiak (un bateau de 10 mètres et plus) avec lequel ils s'attaquaient aux baleines. En général, ces peuples utilisaient des os de baleine pour la structure de leur kayak, de l'oumiak et même pour la charpente de leurs habitations circulaires.
Le nord du Québec est désertique si bien que le bois, à l'état naturel, qu'on pouvait y trouver était flottant (très rare) et provenait de loin ! En guise de bordage on utilisait surtout des peaux de phoque.

Sur la côte nord du Québec la construction d'un grand canot, selon les règles ancestrales, se faisait comme suit. Les membrures étaient de bois de bouleau qui avaient séjournées plus d'un mois dans l'eau pour faciliter leur courbure. Le bordage était constitué de larges plaques d'écorce de bouleau cousues de babiche (cuir d'orignal traité). On rend les coutures étanches avec un mélange de gomme d'épinette et de suie. La suie ne fait que colorer la gomme d'épinette.
Les canots des Indiens d'Amérique étaient faits surtout d'écorce de bouleau. Les Iroquois échappaient à cette règle et utilisaient l'écorce de frêne (moins fragile mais plus lourd). Dans l'ouest, dans la région de la rivière des Illinois et du Missipi, qui faisait partie de la Nouvelle France, on utilisait surtout des pirogues creusées dans des troncs d'arbres tout simplement parce que le bouleau y est presque introuvable.

JONQUE

On se servait de peaux tendues exceptionnellement pour se dépanner à l'occasion de bris majeur, dans une région où le bouleau était introuvable ou pour protéger l'enveloppe d'écorce lors d'une navigation dans les glaces d'un hiver hâtif ou de printemps tardif. Là-bas la météo peut faire des écarts considérables !
La traite des fourrures a permis un mariage technologique entre la façon de faire Indienne et Française. Il a été fait des canots plus grands (de 10 mètres et plus) dont les membrures étaient de cèdre et le bordage de planchettes de cèdres de quelques millimètres, le tout recouvert d'une épaisse toile de coton imperméabilisé à la peinture à l'huile.