Que soient ici remerciés, s'ils nous entendent, Eugène
Viollet-le-Duc (1814-1879) pour son extraordinaire
"Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe
siècle" (1876) et pour l'ensemble de son oeuvre,
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et Villard de Honnecourt, bâtisseur du
XIIIe siècle, pour ses non moins remarquables "Carnets"
dont les croquis et les commentaires picards sont une source
renouvelable de découvertes et d'étonnement.
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L'architecture romane nait autour de l'an
mil. Elle succède à l'architecture carolingienne
et correspond à la volonté de supprimer les toitures en bois en réutilisant
la technique romaine de la voûte de pierre en berceau,
supportée par des colonnes cylindriques aux chapiteaux souvent sculptés.
Les édifices ont un aspect massif (murs épais, petites ouvertures,
contreforts). L'intérieur, décoré de fresques polychromes, doit être
éclairé artificiellement.
Dans
cet environnement solide et fermé, le chrétien du Moyen-Âge abrite
une foi primitive soutenue par la crainte du Diable et du Bon Dieu. La
sculpture romane décrit avec réalisme sur les chapiteaux des piliers
et les tympans des portails le Jugement Dernier et les tortures des damnés.
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L'architecture gothique nait au début du
XIIe siècle. Elle correspond à l'utilisation systématique de l'arc
brisé apparu à la fin de la période romane. Les voûtes sur croisées
d'ogives, l'adjonction d'arcs boutants
modifient les contraintes de construction. Avec des fenêtres plus
larges, des voûtes plus hautes, la maîtrise du verre coloré, l'art
gothique utilise la lumière naturelle. Les verrières, les vitraux,
les rosaces, à travers la mosaïque des
morceaux de verres colorés découpés au fer rouge et sertis dans un
maillage de plomb, transmettent le message divin.
L'homme
délivré des peurs anciennes découvre un monde où la foi et la raison
vivent en harmonie. Les bleus de Suger
dissipent la pénombre de Bernard de Clairvaux.
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La voûte romane dessine en plein cintre (plain
cintre), un demi-cercle parfait. L'intrados
est la surface interne, l'extrados la surface
externe.
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L'arc brisé gothique n'a, en général, pas de clef
(ou deux demi-clefs).
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